Lecture de la semaine : Genèse 9:18-11:9, Luc 10:1, Matthieu 1:1-17, Luc 1:26-33, Ps. 139:7-12, Genèse 1:28, Genèse 9:1.
Sabbat
SAMEDI 23 AVRIL : Sabbat Après-Midi
Verset à mémoriser : « C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Éternel confondit le langage de toute la terre, et c’est de là que l’Éternel les dispersa sur la face de toute la terre. » (Genèse 11:9, LSG). |
Après le déluge, le récit biblique passe de l’accent mis sur le seul individu, Noé, à ses trois fils, « Sem, Cham et Japhet ». L’attention particulière portée à Cham, le père de Canaan (Genèse 10:6, 15), introduit l’idée de « Canaan », la terre promise (Genèse 12:5), une anticipation d’Abraham, dont la bénédiction ira à toutes les nations (Genèse 12:3).
Cependant, la ligne est brisée par la tour de Babel (Genèse 11:1-9). Une fois de plus, les plans de Dieu pour l’humanité sont perturbés. Ce qui était censé être une bénédiction, la naissance de toutes les nations, devient une autre occasion pour une autre malédiction. Les nations s’unissent pour essayer de prendre la place de Dieu; Dieu répond en jugement sur eux; et, par la confusion qui en résulte, les gens se dispersent dans le monde entier (Genèse 11:8), accomplissant ainsi le plan originel de Dieu de « remplir la terre » (Genèse 9:1, LSG).
En fin de compte, malgré la méchanceté humaine, Dieu transforme le mal en bien. Il a, comme toujours, le dernier mot. La malédiction de Cham dans la tente de son père (Genèse 9:21, 22) et la malédiction des nations confondues à la tour de Babel (Genèse 11:9) seront, finalement, transformées en bénédiction pour les nations.
■ Étudiez la leçon de cette semaine pour le sabbat 30 Avril.
Dimanche
DIMANCHE 24 AVRIL : La malédiction de Cham
Lisez Genèse 9:18-27. Quel est le message de cette étrange histoire?
L’acte de Noé dans sa vigne nous rappelle Adam dans le jardin d’Éden. Les deux histoires contiennent des motifs communs: manger du fruit et entrainer la nudité; puis une couverture, une malédiction et une bénédiction. Noé se reconnecte à ses racines adamiques et, malheureusement, continue cette histoire ratée.
La fermentation des fruits ne faisait pas partie de la création originelle de Dieu. Noé s’est laissé aller, puis a perdu la maitrise de soi et s’est découvert. Le fait que Cham ait « vu » sa nudité fait allusion à Ève, qui « vit » également l’arbre interdit (Genèse 3:6). Ce parallèle suggère que Cham ne s’est pas contenté de « voir » furtivement, par accident, la nudité de son père. Il fit le tour et en parla, sans même essayer de s’occuper du problème de son père. En revanche, la réaction immédiate de ses frères pour couvrir leur père, tandis que Cham l’a laissé nu, a implicitement dénoncé les actions de Cham.
Il s’agit plutôt du respect de ses parents. Le fait de ne pas honorer vos parents, qui représentent votre passé, affectera votre avenir (Exode 20:12; Eph. 6:2). D’où la malédiction, qui influencera l’avenir de Cham et celui de son fils Canaan.
Bien sûr, c’est une erreur grossière théologique et un crime éthique d’utiliser ce texte pour justifier des théories racistes contre qui que ce soit. La prophétie est strictement limitée à Canaan, le fils de Cham. L’auteur biblique avait à l’esprit des pratiques corrompues des Cananéens (Genèse 19:5-7, 31-35).
De plus, la malédiction contient une promesse de bénédiction, en jouant sur le nom « Canaan », qui est dérivé du verbe kana’, qui signifie « soumettre ». C’est par la maitrise de Canaan que le peuple de Dieu, les descendants de Sem, entrera dans la terre promise et préparera le chemin pour la venue du Messie, qui étendra les possessions de Japhet « dans les tentes de Sem » (Genèse 9:27). C’est une allusion prophétique à l’expansion de l’alliance de Dieu à toutes les nations, qui embrassera le message du salut d’Israël au monde (Dan. 9:27, Ésaïe 66:18-20, Romains 11:25). La malédiction de Cham sera, en effet, une bénédiction pour toutes les nations, y compris les descendants de Cham et Canaan qui acceptent le salut qui leur est offert par le Seigneur.
Noé, le « héros » du déluge, ivre? Que devrait nous dire cela sur la façon dont nous sommes tous imparfaits et la raison pour laquelle nous avons besoin de la grâce de Dieu à chaque instant de notre vie? |
Lundi
LUNDI 25 AVRIL : La généalogie de la Genèse
Les informations chronologiques sur l’âge de Noé nous amènent à l’évidence que Noé sert de lien entre les civilisations antédiluviennes et post-diluviennes. Les deux derniers versets de l’histoire précédente (Genèse 9:28, 29) nous ramènent au dernier lien de la généalogie d’Adam (Genèse 5:32). Puisqu’Adam était mort quand Lémec, le père de Noé, avait 56 ans, Noé aurait surement dû entendre des histoires sur Adam, qu’il aurait pu transmettre à ses descendants avant et après le déluge.
Lisez Genèse 10. Quel est le but de cette généalogie dans la Bible? (Voir aussi Luc 3:23-38).
La généalogie biblique a trois fonctions. Tout d’abord, elle souligne la nature historique des évènements bibliques, qui sont liés à des personnes réelles qui ont vécu et sont mortes et dont les jours sont comptés avec précision. Deuxièmement, elle démontre la continuité de l’antiquité à l’époque contemporaine de l’écrivain, établissant un lien clair entre le passé et le « présent ».Troisièmement, elle nous rappelle la fragilité humaine et l’effet tragique de la malédiction du péché et de ses résultats mortels sur toutes les générations qui ont suivi.
Notez que la classification de « Cham », « Sem » et « Japhet » ne suit pas des critères clairs. Les 70 nations préfigurent les 70 membres de la famille de Jacob (Genèse 46:27) et les 70 anciens d’Israël dans le désert (Exode 24:9). L’idée d’une correspondance entre les 70 nations et les 70 anciens suggère la mission d’Israël envers les nations: « Quand le Très Haut donna un héritage aux nations, quand il sépara les enfants des hommes, Il fixa les limites des peuples d’après le nombre des enfants d’Israël » (Deut. 32:8 , LSG). Dans le même ordre, Jésus envoya 70 disciples pour annoncer l’évangile aux nations (Luc 10:1).
Cette information nous montre le lien direct entre Adam et les patriarches; ils sont tous des personnages historiques, de vraies personnes à partir d’Adam. Cela nous aide également à comprendre que les patriarches avaient un accès direct à des témoins qui avaient des souvenirs personnels de ces évènements anciens.
Lisez Matthieu 1:1-17. Que nous apprend cela sur l’histoire de tous ces gens? Pourquoi est-il important pour notre foi de savoir et de croire qu’il s’agissait de personnes réelles? |
Mardi
MARDI 26 AVRIL : Une seule langue
Lisez Genèse 11:1-4. Pourquoi les nations de « toute la terre » étaient-elles si désireuses de parvenir à l’unité?
L’expression « toute la terre » fait référence à un petit nombre de personnes, celles qui sont vivantes après le déluge. La raison de ce rassemblement est clairement indiquée: ils veulent construire une tour pour atteindre les cieux (Genèse 11:4). En fait, leur véritable intention est de prendre la place de Dieu Lui-même, le Créateur. De manière significative, la description des intentions et des actions du peuple fait écho aux intentions et aux actions de Dieu dans le récit de la création: « ils se dirent » (Genèse 11:3, 4; Genèse 1:6, 9, 14, etc.); « faisons » (Genèse 11:3, 4; Genèse 1:26). Leur intention est explicitement énoncée: « faisons-nous un nom » (Gen. 11:4, LSG), une expression qui est exclusivement utilisée pour Dieu (Ésaïe 63:12, 14).
Bref, les bâtisseurs de Babel entretenaient l’ambition déplacée de remplacer Dieu, le Créateur. (Nous connaissons celui qui a inspiré cela, n’est-ce pas? Voir Ésaïe 14:14). Le souvenir du déluge a surement dû jouer un rôle dans leur projet. Ils construisent une haute tour afin de survivre, au cas où un autre déluge devrait subvenir, malgré la promesse de Dieu. La mémoire du déluge a été préservée dans la tradition babylonienne, bien que déformée, en relation avec la construction de la ville de Babel (Babylone). Cet effort ascendant pour atteindre le ciel et défier Dieu caractérisera, en effet, l’esprit de Babylone.
C’est la raison pour laquelle l’histoire de la tour de Babel est également un motif si important dans le livre de Daniel. La référence à Schinear, qui introduit l’histoire de la tour de Babel (Genèse 11:2), réapparait au début du livre de Daniel, afin de désigner l’endroit où Nebucadnetsar apporta les articles du temple de Jérusalem (Dan. 1:2). Parmi de nombreux autres passages du livre, l’épisode de Nebucadnetsar érigeant la statue d’or, probablement au même endroit dans la même « plaine », est le plus illustratif de cet état d’esprit. Dans ses visions de la fin, Daniel voit le même scénario des nations de la terre se rassemblant pour atteindre l’unité contre Dieu (Dan. 2:43, Dan. 11:43-45; Ap. 16:14-16), bien que cette tentative échoue ici, tout comme dans le cas de Babel.
Un célèbre écrivain français au siècle dernier dit que le grand but de l’humanité était d’essayer « d’être Dieu ». Qu’y a-t-il en nous, en commençant par Ève dans Éden (Genèse 3:5), qui nous amène à accepter ce mensonge dangereux? |
Mercredi
MERCREDI 27 AVRIL : « Descendons »
Lisez Genèse 11:5-7 et Psaumes 139:7-12. Pourquoi Dieu est-Il descendu sur la terre? Quel est l’évènement qui motiva cette réaction divine?
Ironiquement, bien que les hommes montaient, Dieu devait descendre vers eux. La descente de Dieu est une affirmation de Sa suprématie. Dieu sera toujours hors de notre portée humaine. Tout effort humain pour s’élever vers Lui et Le rencontrer dans les cieux est inutile et ridicule. Sans aucun doute, c’est la raison pour laquelle Jésus est descendu à nous, pour nous sauver; il n’y avait, en effet, aucun autre moyen pour Lui de nous sauver.
Une grande ironie dans le récit de la tour de Babel est vue dans la déclaration de Dieu: « voir la ville et la tour » (Genèse 11:5). Dieu n’a pas besoin de descendre pour voir (Ps 139:7-12; Ps. 2:4), mais Il le fit quand même. Le concept met l’accent sur combien Dieu est impliqué dans l’humanité.
Lisez Luc 1:26-33. Que nous enseigne cela sur la descente de Dieu vers nous?
La descente de Dieu nous rappelle aussi le principe de la justice par la foi et le processus de la grâce de Dieu. Quelle que soit l’oeuvre que nous accomplirons pour Dieu, Il devra encore descendre pour nous rencontrer. Ce n’est pas ce que nous faisons pour Dieu qui nous amènera à Lui et à la rédemption. Au contraire, c’est le mouvement de Dieu vers nous qui nous sauvera. En effet, deux fois, le texte de la Genèse parle de Dieu qui descend, ce qui semble prouver à quel point Il se souciait de ce qui se passait.
Selon le texte, le Seigneur voulait mettre fin à leur unité profonde, qui, compte tenu de leur état déchu, ne pouvait conduire qu’à plus de mal. C’est pourquoi Il choisit de confondre leurs langues, ce qui mettrait fin à leurs schémas unis. « Les projets des constructeurs de Babel s’effondrèrent dans la défaite et la honte. Le monument de leur orgueil devint celui de leur folie. Néanmoins, les hommes continuèrent, à l’exemple de Satan dans le ciel et de Caïn sur la terre, à marcher dans la même voie, à agir à leur guise et à rejeter la loi de Dieu. » Ellen G. White, Patriarches et prophètes, pp. 98, 99.
Comment voyons-nous dans le récit de la tour de Babel un autre exemple de l’orgueil humain et comment, finalement, il échouera? Quelles leçons personnelles pouvons-nous tirer de cette histoire? |
Jeudi
JEUDI 28 AVRIL : La rédemption de l’exil
Lisez Genèse 11:8, 9 et Genèse 9:1; comparez avec Genèse 1:28. Pourquoi la dispersion de Dieu est-elle rédemptrice?
Le dessein et la bénédiction de Dieu pour les humains étaient: « multipliez, et remplissez la terre » (Genèse 9:1, LSG; Gen. 1:28, LSG). Contre le plan de Dieu, les bâtisseurs de Babel préféraient rester ensemble comme un même peuple. L’une des raisons pour lesquelles ils voulaient construire la ville était le fait de ne pas être « dispersés sur la face de toute la terre » (Genèse 11:4, LSG). Ils ne voulaient pas aller ailleurs, pensant peut-être qu’ensemble ils seraient plus puissants qu’ils ne le seraient séparés et dispersés. Et, dans un sens, ils avaient raison.
Malheureusement, ils cherchaient à utiliser leur pouvoir de l’unité en mal, non pas en bien. Ils voulaient « se faire un nom », un puissant reflet de leur propre arrogance et fierté. En effet, chaque fois que les humains, au mépris ouvert de Dieu, veulent « se faire un nom », cela ne donne rien de bon. Cela n’a jamais abouti au bien.
Par conséquent, dans un jugement contre leur défiance pure et simple, Dieu les dispersa sur « la face de toute la terre » (Genèse 11:9), exactement le contraire de ce qu’ils voulaient.
Fait intéressant, le nom Babel, qui signifie « porte de Dieu », est lié au verbe balal, qui signifie « confondre » (Genèse 11:9). C’est parce qu’ils voulaient atteindre la « porte » de Dieu, parce qu’ils se prenaient comme Dieu, qu’ils ont fini par être confus et beaucoup moins puissants qu’avant.
« Parmi les gens de Babel qui avaient décidé d’établir un gouvernement indépendant du Très-Haut, se trouvaient quelques hommes craignant Dieu qui, trompés sur les intentions des impies, avaient été entrainés dans leur entreprise. Par égard pour eux, et afin de donner aux meneurs le temps de révéler leur vrai caractère, le Seigneur avait tardé à exécuter ses jugements. Reconnaissant leur erreur, ces “fils de Dieu” s’efforcèrent de détourner les apostats de leur projet, mais ils se heurtèrent à une volonté inébranlable de défier le Dieu du ciel. Si l’oeuvre de ces derniers n’avait été mise en échec, si leur confédération, visant à l’organisation d’un empire où l’on n’aurait fait à Dieu ni place ni honneur, n’avait été dissoute, l’humanité aurait été démoralisée dès son enfance. Un pouvoir redoutable eût extirpé la paix, le bonheur et la sécurité de dessus la terre. Aux divins statuts, “saints, justes et bons”, les hommes auraient substitué l’égoïsme et la cruauté. » Ellen G. White, Patriarches et prophètes, p. 98.
Pourquoi devons-nous nous méfier du fait de chercher à nous faire un nom? |
Vendredi
VENDREDI 29 AVRIL : Réflexion avancée...
Lisez Ellen G. White, « La tour de Babel », p. 94-100, dans Patriarches et prophètes.
« Au projet qu’ils conçurent de bâtir une ville, ils ajoutèrent celui de construire une tour dont la hauteur fabuleuse ferait l’admiration du monde. Cette double entreprise avait pour but d’éviter de se séparer en colonies, contrairement à l’ordre de Dieu de se disperser sur la face de la terre, de la remplir et de la soumettre. Les fondateurs de Babel entendaient se maintenir en une seule communauté et fonder une monarchie qui embrasserait un jour la terre tout entière. Leur cité deviendrait ainsi la métropole d’un empire universel. Sa gloire devait être la merveille du monde, et les noms de ses fondateurs passeraient à la postérité. De même, la tour, dont le sommet atteindrait jusqu’au ciel, serait un monument de la sagesse et du génie de ses constructeurs, et perpétuerait leur réputation jusqu’aux dernières générations. Les habitants de la plaine de Sinéar ne croyaient pas à la promesse divine annonçant qu’on ne verrait plus de déluge. Un grand nombre d’entre eux niaient même l’existence de Dieu et attribuaient cette catastrophe à des causes naturelles. D’autres croyaient à un Être suprême, mais semblables à Caïn, ils se révoltaient contre lui. En donnant à cette construction une hauteur plus élevée que la limite atteinte par la récente catastrophe, ils pensaient se mettre à l’abri de tout danger. En outre, la grandeur de la tour allait leur permettre de monter jusqu’à la région des nuages, où ils espéraient découvrir les causes du cataclysme. En un mot, toute cette entreprise avait pour but de satisfaire l’orgueil de ses initiateurs et d’éteindre la connaissance de Dieu chez les générations futures. » Ellen G. White, Patriarches et prophètes, p. 96.
À Méditer : |
► Compléments d’Ellen G. White aux leçons de l’école du sabbat
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